Au fait, on a combien de partis en France ?

Article : Au fait, on a combien de partis en France ?
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18 septembre 2016

Au fait, on a combien de partis en France ?

Lorsqu’on parle de « politique », ce sont généralement les membres de 5 partis que l’on va entendre. On devine assez facilement lesquels: Les Républicains (LR), le Parti Socialiste (PS), le Front National (FN), l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) et Europe Ecologie les verts (EELV). Et encore, je suis généreux pour les deux derniers.

Si jamais vous vous en êtes souvenus facilement, c’est parce qu’à force de voir les mêmes visages dans les médias, vous finissez par vous en rappeler et l’intégrer dans votre mémoire, comme si le monde politique ne se limitait qu’à ces quelques partis. On est pourtant très loin du compte !

Selon le journal « Le monde », il y avait en 2013 plus de 400 partis politiques en France, allant de l’association de taille locale au parti de niveau national. On ne les entend pourtant jamais, ou trop peu.

Vous me direz, à raison, qu’on ne peut pas donner la parole à tout le monde, ce n’est tout simplement pas possible, ni matériellement, ni humainement. Certes, mais même malgré ça, pourquoi nous n’entendons grand maximum qu’une dizaine de partis?

La raison se trouve peut-être dans le besoin, pour ceux qui sont élus, de garder leurs places. Prenons l’Assemblée Nationale par exemple. Avec plus de 577 députés qui votent les lois de notre pays, les places sont forcement convoitées. Et puis ça paie bien.

Il faut donc tout faire pour s’assurer de « garder sa place au chaud ». C’est là qu’une partie des médias entrent en jeu. Comme on l’a vu dans de précédents articles (cf « Gagne celui qui est vu » ou « le citoyen peut-il encore changer les choses? »), de nombreux médias influents sont rachetés par des industriels et des financiers pour défendre leurs intérêts. On devine assez facilement la suite: les industriels ont toutes les raisons de vouloir médiatiser les politiciens qui défendront leurs intérêts tandis que les politiques ont besoin des industriels et des financiers pour garder leur place (…) et rendre silencieuse toute concurrence (pacifiquement tout de même cela dit). Si en plus de ça on rajoute l’indifférence actuelle des citoyens pour les activités des politiciens, la « boucle est bouclée ».

La conséquence de ce « deal » est que vous vous retrouvez toujours avec les mêmes personnes élues au mêmes postes. En soit ce n’est pas forcement mauvais si les personnes élues font leur boulot; mais lorsque ce système fait élire puis réélire des corrompus notoires (comme Patrick Balkany), ou des irresponsables absents de leurs postes; tout en nous faisant croire qu’il « n’y a pas d’autres choix possibles », là ça devient grave. Et il faut y remédier.

Si un parti est au pouvoir, c’est parce que des citoyens l’ont élu (ou l’ont laissé passer en ne votant pas). Par conséquent, s’ils décident de faire de la politique et de voter différemment, de s’informer sur les autres partis existants et à en parler autour d’eux, toute la mécanique bien rôdée que je viens de vous décrire se grippe. Laissant la porte ouverte à de nouvelles idées, de nouveaux élus.

Avec environ 6 000 membres, le parti « Nouvelle Donne », créé en 2013, est peut-être une bonne illustration de cette volonté de changement et, des difficultés qui existent pour se faire entendre.  Défendant des idées de bon sens comme la lutte contre l’évasion fiscale, la corruption ou l’accélération de la transition écologique en France; on s’étonne de rarement les entendre dans les médias locaux ou régionaux et, jamais dans les médias nationaux.

En comparaison, un parti comme le Front national, existant depuis 1972 et ne cessant de répéter les mêmes idées extrêmes depuis 44 ans, passe régulièrement dans les médias (Madame Le Pen était encore au 20 Heures de TF1 ce 8 Février 2016). Pourtant en 2007 ce parti ne comptait que 7 000 adhérents et, aujourd’hui, seulement 50 000. Le contraste est saisissant et, la manipulation, trop évidente pour ne pas être soulignée.

Maintenant, si les citoyens décident de refuser le jeu qu’on leur propose et de changer les règles, le rapport de force peut s’inverser en seulement quelques semaines. Cela paraît difficile à priori, mais c’est pourtant une réalité toute simple. Encore et toujours à la condition que les citoyens s’éveillent et s’impliquent dans la politique de leur pays. C’est par des actes aussi simples qu’adhérer à un parti, de parler de politique avec son entourage ou de partager sur les réseaux sociaux les informations d’un ou de plusieurs partis que l’on peut commencer à changer les choses. Cela peut paraître bien anodin et futile si on est le seul à le faire. Mais si des millions de citoyens font exactement la même chose que vous, le résultat sera radicalement différent. Permettant peut-être à terme l’arrivée d’une nouvelle génération d’élus plus préoccupés de leurs responsabilités que de garder leur place.

Le but de cet article n’est pas de chercher à tuer à tout prix les principaux partis, ou de dévaloriser leurs militants. Mais devant une abstention qui ne cesse de croître et, une confiance envers les politiques qui s’effondre chaque jour un peu plus, le meilleur moyen d’améliorer la situation est de proposer à la population d’autres partis que ceux qu’on nous montre. Le paysage politique a besoin d’air pour qu’il puisse se renouveler et, s’améliorer.  Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un petit parti n’est pas ou peu écouté qu’il a forcement tord! Nous devons nous sortir de l’esprit cette idée reçue.

Vous n’imaginez pas la force que vous avez, amis citoyens.

Rappelez vous en !

Le combat continue.

Sébastien KEREBEL

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Commentaires

Ousmane Mamoudou
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De manière générale, c'est partout le même problème. Par contre je ne savais pas que la chose politique était si altérée en France aussi...le pouvoir c'est l'argent et l'argent c'est le pouvoir...ça en dit long sur nos dirigeants aussi! Du courage!
#depuis l'Afrique :-)

Nicolas
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Le FN n'a "que 50 000 adhérents" mais est tout de même le 3e parti à cet égard. Le fait est que contrairement à nos voisins anglais et allemands, nous ne nous affilions que très rarement à un parti politique. Les français préfèrent largement l'engagement associatif à l'engagement partisan. Le nombre d'adhérents à un parti en Allemagne ou en Angleterre est un argument sans cesse avancé par leurs hommes et femmes politiques. En France, les chiffres sont si dérisoires qu'ils passent le plus clair du temps à la trappe. Alors dire que le FN usurpe sa place dans les médias parce qu'il n'a "que 50 000 adhérents" est un tantinet malhonnête d'autant qu'il est 3e à la présidentielle, le premier aux dernières européennes et représente entre 20 et 30 pour cent de l'électorat à chaque rendez-vous...