Le vegan, ce citoyen du 21ème siècle

Article : Le vegan, ce citoyen du 21ème siècle
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8 septembre 2016

Le vegan, ce citoyen du 21ème siècle

Le phénomène « végane » émerge chaque jour un peu plus dans les discussions, surtout depuis les vidéos chocs de la L214 qui montrent les conditions effroyables d’abattage des animaux. Mais qu’est-ce que cela signifie « être végane » ? Est-ce un danger, un regroupement d’illuminés ou un groupe de personnes visionnaires ? Voyons ça de plus près.

Un végane est d’abord et avant tout une personne qui a fait le choix de devenir végétalien, ce qui signifie qu’il ne consomme pas de produits issus de l’exploitation animale (lait, œufs, miel,… etc).  « Etre végane » va cependant bien au delà d’un « simple » choix de régime alimentaire : c’est une philosophie de vie qui vise à mieux vivre ensemble, dans le confort et avec le moins d’impact possible sur notre environnement. Dans les faits, cela se traduirait par exemple par chercher la bonne affaire ou à privilégier les circuits courts. L’important est que cela marche bien et avec le moins de frais pour notre bourse comme pour notre environnement.

Mais c’est également l’origine du produit qui importe notre végane. Si beaucoup devineront qu’ils se préoccuperont de l’absence de pesticides, d’OGM et de cruauté faite envers les animaux ( le fameux label « Cruelty free »), c’est en réalité toutes les formes d’injustices qu’ils combattent et, par conséquent, ils chercheront systématiquement les produits issus du commerce équitable (« Fair trade ») et veilleront autant que faire ce peu à ce que leurs produits ne soient pas issus de conditions de travail inhumaines ou faisant usage d’enfants.

Réflexe un peu bourgeois? Petite nature? Non, c’est juste d’un pragmatisme à toute épreuve. Les véganes pensent que l’action politique commence d’abord par leur consommation. Et il faut bien admettre que si des millions de personnes en France faisaient de même et faisaient attention, nos habitudes changeraient radicalement et, toutes les entreprises seraient obligées de s’aligner sur la curiosité et la prudence sans bornes du vegan, pour pouvoir continuer à profiter du (juteux) marché français. Et cela ne s’arrête pas là.

Le végane étant soucieux par nature du bien-être collectif, cela se traduit également en politique par une exigence de transparence des élus et la fin des magouilles et autres affaires de corruption, l’argent public devant, par exemple, financer des écoles et la recherche pour nous pousser, ainsi que notre société, vers une économie verte et durable, avec de nombreux emplois à la clé. La récente création du parti « P.A.C.T.E » ( Parti Antispéciste et Citoyen pour la Transparence et l’Ethique) ; qui souhaite autant l’égalité entre les vivants que la transparence de la vie publique et la fin de la corruption ambiante dans le pays, est la meilleure illustration de cette volonté des véganes de se mobiliser et d’impliquer tous les citoyens dans leur démarche. Et c’est peut-être là que le bât blesse.

La pensée végane fait peur car elle dérange. Elle est dangereuse pour certains car le système agroalimentaire actuel serait, par exemple, obligé de cesser de produire autant de viande en masse et de produire des « similicarnés » (alternatives végétale à la chair animale). L’industrie, du textile à l’informatique, seraient obligées de s’assurer que leurs minerais ne soient pas faits de sang et que leurs produits semi-finis ne soient pas réalisés par des petites mains ou des paysans payés une misère. Enfin, la classe politique serait obligée de se concentrer sur l’intérêt général et sur l’économie de nos ressources, non sur leur compte en banque.

Cela remettrait beaucoup de privilèges en cause de penser comme les véganes, par conséquent il faut les éloigner de la population. D’où certaines campagnes publicitaires qui faisaient passer les vegans pour des hippies, ou alors ces interviews de médecins qui « alertent » sur les risques du végétarisme ou du végétalisme. Ou, plus récemment encore, l’appel au génocide des vegans d’un chef italien.

Comme les socialistes au XIXème siècle pour la condition ouvrière et les problèmes de répartition des richesses, les vegans sont dans une situation dite « d’avant-garde » : ils sont porteurs d’une avancée bénéfique pour la société, mais ils sont les seuls à le savoir et passent pour des illuminés auprès des cercles dirigeants, souvent financés par ceux qui pensent avoir le plus à perdre avec les idées nouvelles. Puis, au fur et à mesure que leurs idées sont mises à l’écrit par des auteurs et des intellectuels (comme Emile Zola à l’époque) et, qu’ils sont portés sur le terrain par des militants toujours plus nombreux, ce qui passe pour une utopie devient un jour une réalité. Il n’y a pas si longtemps que ça, avoir un salaire minimum garanti, ainsi qu’une protection sociale passait pour une hérésie et, promettait la fin de notre société. On s’en est jusqu’ici plutôt bien sorti.

Oh bien sûr, la pensée politique végane est encore embryonnaire. Traduire la logique végane en politique publique digne de ce nom en matière économique, d’environnement, de diplomatie ou encore de défense reste à faire, parfois en partant carrément de zéro. Mais cela est possible et même souhaitable pour diversifier notre approche de la société, gelée actuellement par un clivage « gauche-droite » qui est de moins en moins pertinent et date d’un autre siècle.

Que l’on soit favorable ou opposé aux véganes, il est un fait que ces trublions du 21 ème siècle doivent avoir la possibilité d’apporter leur pierre à l’édifice pour améliorer notre société.

Et que les citoyens doivent apprendre à les respecter et les écouter, voire à leur donner un vote.

Le combat continue.

Sébastien KEREBEL

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Commentaires

PETIT
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Bonjour Sébastien,
La pensée végane est très bien retranscrite au travers de votre article. J'adhère totalement et j'espère qu'enfin le message passera chez le plus grand nombre :-) Personnellement, cela ne me dérange pas de passer pour une "illuminée" car c'est bien de la "lumière" dont il s'agit ;-) Très sincèrement, je suis plutôt bien heureuse d'avoir une conscience et surtout de m'en servir !!! En tout cas, merci pour votre article que je partage sur ma page FB immédiatement. Bien à vous. Brigitte de Saint-Etienne