L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie doivent rejoindre l’UE (et vite).

Les candidatures de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie sont étudiées depuis le 7 mars par le Parlement européen. Nous avons une opportunité unique de transformer ce cauchemar administratif en nouvel élan pour relancer le projet européen. Et revenir aux fondements de ce qu’est l’Union Européenne.

Intégrer l’UE, un véritable parcours du combattant

La procédure pour rejoindre l’Union Européenne est célèbre pour sa lenteur et sa complexité. En plus de l’accord du parlement européen et des chefs d’Etats des pays membres de l’UE; il faut également être en conformité avec « L’acquis communautaire »: Un monstre administratif de 35 chapitres de lois à transposer dans les législations nationale pour se mettre à jour vis a vis des standards européens ( règles que les anciens Etats-membres ne suivent d’ailleurs pas toujours elle même.

Qui cache une hypocrisie et un profond doute du projet européen

L’objectif théorique est de permettre aux pays qui rejoignent l’union d’être parfaitement intégrés à notre économie. La réalité est qu’elle cache une hypocrisie générale des européens qui ne souhaitaient pas d’extension de l’UE, pour des questionnements parfois valable ( capacité d’intégration de nouveaux pays dans l’UE); mais surtout par peur d’avoir une « nouvelle bouche à nourrir » en terme de dépenses d’investissements. Bonjour le résumé de l’Europe…

Plus grave, l’incapacité d’intégrer de nouveaux pays depuis la Croatie est surtout le révélateur des doutes énormes autour du projet européen, que le Brexit à fait exploser au grand jour. Les deux plus terribles handicaps étant les règles de calculs ( parfois lunaire ) lors des votes majeurs et; un parlement qui n’à aucun vrai pouvoir décisionnel ( alors que c’est la seule institution directement élue par le peuple européen) !

Un véritable scandale qui détruit à petit feu la réputation de notre belle union, mais aussi sa crédibilité.

Rappelons nous ce qu’est l’Europe

Dès la création de son lointain ancêtre, la CECA ( Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), le but était de créer des projets concrets pour ramener la paix tout en donnant de la matière, des moteurs pour permettre de nourrir sur le temps long (« l’approfondissement du projet européen ») dont rêvait nos pères fondateurs.

La clé de leur succès fut à l’époque que cela ne concernait que quelques pays volontaires, mais que n’importe quel autre pouvait rejoindre. C’est cet état d’esprit qui – et c’est vital de le rappeler – à permit le traité de Rome, acte de naissance de notre Union.

Aujourd’hui nous stagnons car nous nous efforçons de faire marcher tous les Etats-membres à la même vitesse en même temps, effrayé par l’idée que nous pourrions apparaître faible si nous avancions à plusieurs vitesses.

Comble de l’ironie, c’est cette peur qui nous à fait créer cette technocratie qui aujourd’hui, nous semble nous faire stagner…par son uniformité !

L’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie est notre salut

La guerre à ( l’unique) avantage de donner à l’humanité l’occasion de montrer le meilleur de lui-même mais, aussi, sa capacité à s’unir pour sortir des sentiers battus, j’en parlais encore récemment dans mon récent article

La demande d’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie suite à l’invasion russe est une véritable opportunité pour mettre fin à cette technocratie hypocrite. Nous devons autoriser immédiatement ces pays à nous rejoindre car nous Ils sont européens et nous les considérons comme européens. C’est un fait avéré et reconnu pour tout le monde.

Accepter cela va nous forcer à nous demander comment fonctionner à 30. Par la remise en place de projets concrets et, quoi de plus évident que par la mise en place d’une armée européenne ainsi que d’un complexe militaro industriel européen.

Oui, certains pays vont préférer donner leur argent là où d’autres préfèreront mettre en première ligne des hommes prêts à défendre l’indépendance européenne . Oui il n’y aura pas d’uniformité immédiate mais il faut être lucide.

L’unification de l’Europe s’est toujours faite par la pratique, pas par décret.

Il nous aura fallu une nouvelle guerre pour le comprendre